L'écrin romantique

Dépossession

Dans l’univers littéraire et intellectuel, Marlena Des occupe une place singulière : celle d’une autrice qui a su faire de l’écriture un art total, capable de relier la poésie et la pensée sociale, l’intime et le politique, l’analyse et la beauté.

Avec Dépossession, elle révèle une facette essentielle de son œuvre : celle qui interroge les structures invisibles, les mécanismes souterrains qui privent les femmes de leur libre arbitre et de la maîtrise de leurs destins. Loin d’un discours académique ou militant figé, Marlena Des déploie une écriture qui respire, qui s’élève, qui rend audible ce qui fut longtemps étouffé. Sa force ne réside pas seulement dans le dévoilement de l’injustice, mais dans l’élégance avec laquelle elle la nomme, rendant à celles qui furent dépossédées la dignité d’un récit.

Son regard s’étend au-delà des généralités : en donnant voix aux femmes racisées, elle inscrit son œuvre dans une mémoire plurielle, consciente des strates d’oppressions et des horizons volés. Cette inclusion n’est pas un geste de convenance, mais une fidélité à sa vision du monde : un univers où la poésie ne sert pas d’échappatoire, mais de clef d’émancipation.

La trace de Marlena Des s’inscrit dans cette alliance rare : un engagement sans violence, une lucidité sans sécheresse, une poésie sans évasion. Elle offre aux générations futures des textes qui ne se contentent pas de témoigner, mais qui ouvrent des voies, des espaces de liberté, des respirations profondes.

Lire Marlena Des, c’est découvrir qu’il existe une autre manière de penser l’émancipation : une manière où la subtilité des mots devient un acte politique, et où la beauté du verbe porte en elle une promesse de pérennité.